Mise en ligne : 01 avril 2014 par Dentalespace
La préservation tissulaire est un devoir qui s’inscrit en droite ligne du primum non nocere d’Hippocrate. En dentisterie restauratrice plus que dans tout autre domaine médical car les tissus constitutifs des organes dentaires ne sont pas capables de se régénérer ad integrum après une destruction importante. Autrement dit : ce qui est perdu : est perdu à vie!
Pendant des décennies, la dentisterie à Papa, nous a fait croire que le meilleur moyen de protéger les dents était de les dévitaliser, de les tailler et de les recouvrir de couronnes prothétiques. En plus, et ça tombait très bien, cela permettait de bien gagner sa vie puisque c’était remboursé par la Sécurité Sociale. C’était tout de même moins dramatique que la dentisterie à Papy qui elle, pour survivre, devait extraire des dents et les remplacer par des prothèses amovibles. Triste logique du SPR…
Aujourd’hui, tout cela devrait être révolu et enterré. Des études scientifiques pertinentes ont été réalisées et ont montré des résultats incroyablement logiques :
Plus on taille une dent, plus elle perd de sa structure. Edellhoff & Sorensen 2002
Plus une dent perd de sa structure, plus elle devient fragile. Déjou et al. 1990, Sedgley & Messer 1992, Panitvisai & Messer 1995, Wiskott et al. 1996, Homewood 1998,
Les inlays/onlays en céramique pressée ou par CFAO une bonne résistance mécanique. Isidor 1995
Les inlays/onlays collés donnent de bons résultats sur les dents fêlées ou fissurées. Signore et al. 2007
Les inlays/onlays collés donnent de bons résultats dans le temps. Roggendorf et al. 2007, van Dijken & Hasselrot 2010, van Djiken et al. 2001
Le collage permet de renforcer la cohésion de l’ensemble dent/colle/restauration. Reeh et al. 1989, Morimoto et al. 2009.
Malgré cela les vieilles habitudes ont la vie dure et beaucoup de praticiens restent sceptiques quant à la durée de vie des restaurations partielles sur dents vivantes (et encore moins sur dents dépulpées). Nous leur adressons deux réponses :
Les dents dépulpées, taillées, inlay-corisées, couronnées ou pire support-de-bridgées connaissent des complications à plus ou moins long terme : infections péri-apicales, caries secondaires, fractures radiculaires… dont le seul traitement fiable est souvent l’extraction.
Les restaurations partielles collées peuvent, en cas d’échec (décollement, fracture), être renouvelées ou au pire remplacées par une coiffe périphérique.
Et gravons ce principe thérapeutique dans nos esprits une bonne fois pour toute : La durée de vie de la dent sur l’arcade est plus importante que la durée de vie de la restauration.
Source :
thedentalist.fr